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300 000 victimes d’habitat indigne dans les Hauts-de-France

Mercredi 2 octobre, la Fondation présente son éclairage régional sur le mal-logement dans les Hauts-de-France.

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« Dans cet éclairage 2024, nous avons fait le choix de nous pencher sur l’habitat indigne à l’échelle dans la région, marquée par un parc de logements sociaux très ancien et par un taux de pauvreté élevé qui s’est aggravé entre 2020 et 2021, particulièrement chez les jeunes et les familles monoparentales. Ce que l’on note, c’est que l’habitat indigne, s’il n’est pas toujours visible, est présent sur l’ensemble du territoire, qu’il s’agisse d’anciennes communes industrielles ou de territoires ruraux (dans l’Aisne, le Pas-de-Calais ou la Somme, par exemple).

Nous avons également donné la parole aux victimes de l’habitat indigne, avec 5 profils très différents qui permettent de mettre en évidence le quotidien des personnes, mais aussi d’approcher les nombreuses facettes de l’habitat indigne dans le parc locatif privé et public ; chez les propriétaires occupants, sans oublier l’habitat de fortune qui est souvent le parent pauvre des politiques publiques.

230 000 ménages en attente d’un logement social

Malgré la diversité des profils sociaux et des parcours résidentiels, il y a des récurrences : l’impact sur la santé des habitants, particulièrement sur les enfants ; le décalage entre l’urgence des situations et le temps long des mesures prises pour sortir de l’habitat indigne ; enfin l’isolement social des ménages…

Aujourd’hui, sur le territoire, les services de l’Etat comme certaines collectivités sont fortement impliqués dans la lutte contre l’habitat indigne, notamment au niveau du repérage et des signalements. Cependant, au-delà de la prise en compte du bâti, notre région souffre du manque de moyens humains et financiers pour résorber durablement les logements indignes apporter un accompagnement social et juridique global aux ménages en situation d’habitat indigne. Il est également important de rappeler ici que l’habitat indigne se nourrit de la difficulté toujours plus accrue de pouvoir accéder à un logement adapté et abordable pour les ménages les plus modestes. Les indicateurs actuels sont catastrophiques. Le nombre de demandeurs de logements sociaux atteint des niveaux inégalés : 230 000 ménages étaient en attente d’un logement social fin 2023, en hausse de 8 % par rapport à 2022. »

Isabelle Fourot, Directrice de l’agence Hauts-de-France de la Fondation Abbé Pierre