448 personnes expulsées de lieux de vie informels tous les jours depuis le début de la crise sanitaire.
En France, des milliers de personnes sont contraintes de vivre dans des habitats de fortune et chaque année, de nombreuses expulsions viennent les précariser davantage. Il est urgent de trouver des solutions dignes !
Dans son nouveau rapport annuel, l’observatoire inter-associatif des expulsions collectives de lieux de vie informels a recensé 1079 expulsions du 1er novembre 2019 au 31 octobre 2020, en France métropolitaine. Et le contexte de la crise sanitaire n’a pas enrayé ces pratiques !
Depuis le 17 mars, dans ce contexte et malgré la prolongation de la trêve hivernale, 699 expulsions ont eu lieu, renforçant des conditions de vie indignes. Ce sont, en moyenne, 448 hommes, femmes et enfants qui sont expulsés, chaque jour et de manière répétée pour un certain nombre de ces personnes.
Pour 84 % des expulsions, la majorité des personnes n’a reçu aucune proposition de relogement, ni même de mise à l’abri ou d’hébergement, entrainant un retour à la rue, de l’errance, une rupture des suivis médicaux et sociaux et, souvent, la réinstallation dans d’autres bidonvilles ou squats.
De surcroît, ces retours à l’errance en temps de pandémie viennent accroître le risque sanitaire.
Il est urgent de trouver des solutions dignes !
Pendant cette période de crise sanitaire, 86 % des expulsions ont été recensées dans le Calaisis (Calais et Marck) et la ville de Grande-Synthe, territoires dans lesquels les pouvoirs publics ne s’efforcent même plus de justifier ces pratiques.
Les autres expulsions ont concerné 97 lieux, habités en moyenne par 93 personnes, pour la plupart des familles roms ou perçues comme telle, et font quant à elles le plus souvent suite à des procédures juridiques. Certaines personnes connaissent ainsi plusieurs expulsions par an, par mois, voire par semaine.
Pareil constat, notamment en temps de crise sanitaire mondiale, pousse les associations de l’Observatoire à demander de nouveau que des solutions de logement dignes et pérennes soient proposées à chaque habitant, quel que soit son origine, sa situation administrative, ses projets et ses besoins.
Il est vital que les pouvoirs publics se saisissent de cette question, pour enrayer l’une des manifestations les plus dures de la crise du logement.