4e édition de la Journée contre la précarité énergétique
Initiée et coordonnée par la Fondation, cette journée nationale regroupe 23 organisations.
Plus de 200 événement sont organisés aujourd’hui, 12 novembre, un peu partout sur le territoire métropolitain et en Outre-mer. Objectifs : interpeller les pouvoirs publics, sensibiliser le grand public, valoriser les initiatives de lutte contre la précarité énergétique et fédérer les acteurs impliqués.
Pour clôturer cette 4e édition, une soirée organisée par le collectif de la JCPE est organisée à l’Académie du climat, à Paris : des ateliers, performances d’artistes et tables rondes ouvertes au grand public pour mieux comprendre cette forme de mal-logement et ses enjeux, faire le bilan des politiques publiques mises en place et de dégager des pistes d’actions pour lutter ensemble contre ce fléau.
Précarité énergétique : plus de 12 millions de victimes
Selon le Médiateur national de l’énergie (MNE), la situation s’est aggravée sur le territoire : 30 % des Français déclarent avoir souffert du froid dans leur logement en 2024. Ils étaient 26 % l’année dernière, et 14 % en 2020.
Parmi eux, 41 % déclarent que c’est le fruit de restrictions de chauffage liées à des difficultés financières, 32 % à cause d’une mauvaise isolation, et 6 % suite à une coupure d’énergie à cause d’impayés de facture.
Toujours selon le MNE, 75 % des Françaises restreignent le chauffage chez eux pour éviter des factures trop élevées (dont la moitié de façon systématique). C’est 84 % chez les moins de 35 ans et 83 % chez les employés.
Selon l’ONPE, 12 millions de personnes sont en précarité énergétique, 5,6 millions de ménages. Ce qui représente 18 % de la population française.
59,2 % des ménages en précarité énergétique sont locataires, et 35,7 % sont des propriétaires occupants (ENL 2013).
Selon le Médiateur national de l’énergie, la situation s’est aggravée : 30 % des Français déclarent avoir souffert du froid dans leur logement en 2024. Ils étaient 26 % l’année dernière, et 14 % en 2020.
La Fondation tire la sonnette d’alarme
L’aggravation sans précédent de la précarité énergétique aurait dû susciter un sursaut de la part des pouvoirs publics, à travers notamment :
- le triplement du montant du chèque énergie dont le montant de 150 euros par an en moyenne n'a pas évolué depuis 2019 et ne couvre pas l’augmentation des prix de l’énergie.
- L’élargissement du nombre de bénéficiaires (l’amélioration de cette aide ciblée sur les plus précaires coûterait dix fois moins cher que le bouclier tarifaire), pourtant ce dispositif est aujourd’hui menacé par une réforme qui mettrait fin à son versement automatique. Cet arbitrage gouvernemental, annoncé discrètement dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, fait courir le risque d’une aggravation de la précarité énergétique dès l’an prochain.
Pour la Fondation, il est également nécessaire d’inscrire dans la loi sans plus tarder l’interdiction des coupures d’électricité, afin que tous les consommateurs bénéficient de cette protection toute l’année, y compris en-dehors de la trêve hivernale.
La Fondation rappelle également que si l’accompagnement financier et humain vers la rénovation énergétique globale progresse pour les plus fragiles, il ne doit pas se faire au détriment de la lutte contre l’habitat indigne :
- En 2022, sur 718 555 logements rénovés grâce aux aides de l’Anah, seuls 2 % relevaient spécifiquement du traitement de l’habitat indigne (soit 14 555 logements).
- Les 600 000 logements indignes et dégradés que compte notre parc résidentiel sont pourtant généralement très énergivores, et leurs occupants sont -entre autres- aussi victimes de précarité énergétique.