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Il est encore temps de redresser la barre !

L'édito de Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Chers Amis,

En présentant son 23e rapport sur l'état du mal-logement en France le 30 janvier à l’Arche de la Fraternité à Paris, la Fondation Abbé Pierre a réaffirmé l’importance de mettre le plus rapidement possible en œuvre la  politique du « logement d’abord » tel que le Président de la République s’y est engagé. C'est en effet la condition pour permettre aux personnes sans domicile ou mal-logés de retrouver espoir et une solution de logement digne et durable.

Mais elle a aussi souligné son inquiétude face à certaines décisions politiques prises depuis 8 mois. C’est notamment le cas des coupes injustes dans les aides personnelles au logement (baisse de 5 euros par mois pour l’ensemble des locataires, gel des aides en 2018, suppression programmée de l’APL accession à la propriété) ou la fragilisation du logement social… Sachant que de l’autre côté, le choix est fait de réformer l’ISF, de baisser la fiscalité sur les revenus financiers, de supprimer la taxe d’habitation, avec le risque d'assécher une partie des ressources publiques. De telles décisions fragilisent les plus pauvres et modestes d’entre nous et risquent de creuser encore un peu plus les inégalités.

Pourtant, il est encore temps de redresser la barre. De se mettre en mouvement et en capacité de mieux lutter contre la pauvreté et les inégalités, d’atteindre l’objectif de « zéro personnes contraintes de vivre à la rue ». Mais il faut pour cela y mettre les moyens, en menant une politique sociale plus volontariste, et en associant tous les acteurs concernés.

La Fondation Abbé Pierre va continuer à agir, avec les associations qu’elle soutient, pour apporter des réponses concrètes aux personnes en difficultés de logement. Elle va aussi continuer à proposer des alternatives et à chercher à convaincre les acteurs publics, locaux et nationaux, de la nécessité d’accorder plus d’attention aux mal-logés. Mais elle continuera aussi à dénoncer fermement toutes atteintes à la dignité ou au  principe de solidarité, tel que le tri des personnes en détresse, les expulsions locatives ou encore les communes qui refusent de construire 25 % de logements sociaux sur leur, contrairement à ce que la loi SRU leur impose.

 

Christophe Robert,
Délégué général de la Fondation Abbé Pierre