« Je sens bien que je vais mieux »
À 65 ans, Martine ne pensait pas avoir cette impression. Les travaux réalisés dans sa maison au cœur du plateau picard ont vraiment changé sa vie.
Martine élève des poules et entretient son potager. « Les légumes et les œufs, ça me permet de limiter mes dépenses et puis j’aime ça », précise-t-elle au téléphone. Elle et son mari se sont installés il y a plus de 40 ans dans cette longère située à Bulles, petit village de l’Oise. D’abord locataire, le couple achète la maison en 1982. Martine y a tous ses souvenirs.
« Au début, on était locataire ici avec mon mari et puis, on a acheté la maison. C’est là que j’ai eu tous mes enfants. » Mais la maison s’est dégradée au fil du temps. Il y a 11 ans, Martine a perdu son mari et s’est retrouvée seule.
« La toiture fuyait, ça sentait l’humidité et le moisi et quand je chauffais, tout partait dehors. J’avais une cuisinière à bois et un poêle à fuel qui me servaient pour me chauffer. Comme je ne suis pas frileuse, je ne me plaignais pas, mais c’est vrai que maintenant je vois la différence, c’est plus sain et je me sens vraiment mieux chez moi ! Je n’entends plus de bruit, c’est isolé partout et ça fait vraiment plus propre. Je ne pensais pas que ce serait possible… »
Martine le reconnaît facilement, elle a souvent douté et ne pensait pas que les travaux pourraient se faire : « Il y en avait pour tellement cher ! ». Grâce à l’accompagnement du réseau Eco Habitat de l’Oise et du soutien quasi quotidien d’Elisabeth, l’une des bénévoles de l’association, elle a tenu bon et gardé espoir. Peu à peu, le projet a pris tournure et le dossier a été monté.
Réfection de la toiture et de l’électricité ; installation d’un poêle à granulés, changement de toutes les menuiseries, rénovation de la salle de bains, isolation de tous les murs à la fibre de bois… la maison de 90 m2 a fait peau neuve.
« Il y a eu plus d’un an de travaux et nous sommes intervenus en deux fois. D’abord la toiture car il y avait urgence, puis le reste. Aujourd’hui, Martine vit confortablement au rez-de-chaussée et se chauffe pour moins de 500 euros à l’année », précise Marie-Claire Corniquet, coordinatrice projet du réseau Eco Habitat.
La Fondation Abbé Pierre a participé à hauteur de près de 14 % à la phase deux de la rénovation de la maison dans le cadre de son programme « SOS Taudis ». Depuis 3 ans, elle a soutenu de la même manière quelque 20 familles dans leur projet d’amélioration de logements dans le département de l’Oise.
« Depuis que le chantier est terminé, j’ai changé quelques meubles qui dataient d’avant… Je me rends compte que ces travaux m’ont fait beaucoup de bien. Mes enfants me le disent : « Maman, ça se voit, tu vas mieux ! »
En retraite l’année prochaine, Martine rembourse un prêt de fin de travaux à hauteur de 100 euros par mois. Un prêt sur 15 ans qui lui a permis de participer à la rénovation de sa maison en tenant compte de ses très modestes moyens. « C’est l’association qui m’a aidée aussi pour ça et c’est vrai que c’est juste, mais je m’en sors. Je suis vraiment heureuse que les travaux aient pu avoir lieu. »
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