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À La Réunion, des personnes hébergées et accompagnées pendant la crise sanitaire témoignent.

Grâce à plusieurs partenaires, dont la Fondation, des dizaines de personnes en errance ont été hébergées puis accompagnées vers le logement depuis le 1er confinement.

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En décembre 2020, la Fondation a poursuivi sa mobilisation  pour relancer la mise à l'abri généralisée des personnes en errance avec ses partenaires locaux :  33 places supplémentaires d'hébergement ont été ouvertes et à fin mai, ce sont 50 personnes qui avaient pu bénéficier du dispositif. 21 personnes sont aujourd'hui relogées et 23 sont en attente de relogement.

C'est le cas de Lazare, 63 ans, qui avait bénéficié d'un hébergement au CREPS (voir ci-dessous) et qui a été relogé le 29 mai 2020, au début de la pandémie. Depuis un an, Lazare vit dans un petit T2, à Sainte-Clotilde, après 7 années passées dans la rue.

"J'ai encore très peur du virus et c'est pour cela que je reste chez moi. Ici, je me sens en sécurité, je suis bien dans mon salon, je regarde la TV. Tout va bien pour moi maintenant, j'ai enfin l'impression d'avoir une vie normale. En plus, je suis diabétique et chez moi, je peux cuisiner ce qu'il me faut pour prendre soin de ma santé. Aujourd'hui, je vais bien, ma santé est stable."

Avec son RSA, Lazare peut prendre en charge son loyer et ses charges et gère son budget sans problème.

"C'est vrai que c'est un peu juste, mais je m'en sors et c'est tellement mieux que la rue ! Ici, les gens qui sont dehors, avec le coronavirus, c'est encore plus dur pour eux... J'espère pouvoir reprendre un peu mon travail une fois que la crise sera terminée, j'étais agent d'entretien avant. Avoir un logement, ça m'encourage pour aller mieux et pour continuer à m'en sortir. Ce n'a pas été facile tous les jours, au début, mais je savais que je pouvais appeler la Fondation si j'avais un problème.
Aujourd'hui, ça va, je suis vraiment content et ce logement, ça m'encourage tous les jours..."

Depuis son lancement, la Fondation Abbé Pierre se mobilise pour répondre aux besoins des personnes les plus éloignées du logement, en augmentant les solutions liées au "Logement d'Abord", d’autant plus que l'île fait désormais partie des nouveaux territoires de mise en œuvre accélérée de ce plan.

Par ailleurs, elle participe à la création de 9 nouvelles Maisons Relais qui ouvriront 286 places en "logement adapté" pérenne. La Fondation soutient également la transformation de l'initiative " Gagn1kaz" en "Un chez soi d'abord", ce qui permettra d'accompagner 100 personnes en grande difficulté dans le logement. Enfin, elle favorise le développement d'une offre de plus de 500 logements privés à vocation sociale (450 logements en mandat, 100 logements en location ou sous-location).

Historique

Le 17 mars 2020, alors que le confinement est mis en place sur l’ensemble du territoire, des centres d’hébergement temporaires sont proposés à La Réunion pour les personnes sans abri ou en rupture d’hébergement.

Le 24 mars, le centre d’hébergement temporaire ouvre au CREPS de Saint-Denis, sous l’impulsion de L’Etat. Ce centre est géré par le CCAS de Saint-Denis avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre.

La situation particulière du confinement, le cadre privilégié du CREPS et l'investissement de tous les acteurs ont favorisé l'accueil et le travail d’accompagnement : les résidents ont pu y trouver un lieu de repos, d’écoute, de soutien et d’entraide. Ils ont pu pendant 6 semaines envisager l’après, sans remise à la rue, et bénéficier d’un accompagnement social.

Conscient de vivre une expérience particulière, les structures en charge du centre ont souhaité garder une trace de ce dispositif devenu lieu d’expérimentation afin d’alimenter une réflexion sur l’accueil des personnes sans abri.

Un film rendant compte de cette expérience collective a été produit. Il donne la parole aux personnes hébergées et aux partenaires : l’État, la Fondation Abbé Pierre, le CCAS de Saint-Denis, Médecins du Monde, la Fondation Père Favron, les infirmiers libéraux et les associations bénévoles.

Après la fermeture du centre, afin d'éviter des remises à la rue et dans l'attente d'un accès au logement, l'État et la Fondation Abbé Pierre ont mobilisé des solutions d'hébergement transitoire, comme le financement de nuits d'hôtels ou le recours à l'hébergement généraliste.

Six semaines après la fermeture du centre, 23 personnes ont retrouvé un toit sur les 24 personnes hébergées, avec des solutions correspondant au mieux à leurs besoins : 

• 3 personnes ont pu retourner dans leur famille ;
• 1 personne a quitté le centre d'hébergement en cours de confinement sans solution de relogement ;
• 15 personnes ont accédé directement à un logement dont 8 avec un accompagnement associatif, dont Jean-Claude qui livre ici son témoignage.