À La Réunion, la Fondation anime un pôle « Logement d’abord »
Depuis le 1er juillet 2021, la Fondation accompagne les personnes dans l’accès ou le maintien dans le logement.
L’équipe du pôle « Logement d’abord » de la Fondation est composée d’une coordinatrice et de deux travailleuses sociales et de cinq bénévoles, qui, au-delà de l’accompagnement des personnes, co-anime les réseaux de partenaires et participe aux instances institutionnelles de mise en œuvre du Logement d’abord sur l’ensemble de l’île.
Aide à la recherche d’un logement, préparation à l’accès au logement ; entrée et maintien dans les lieux, soutien des personnes qui n’entrent dans aucun dispositif d’aide public… Depuis la création du pôle, 73 ménages ont été accompagnés sur des problématiques d’accès au logement et d’expulsions locatives. Parmi eux, 23 ménages ont accédé à un logement ( dont 7 ménages dans le cadre d’un glissement de bail) et 8 ménages en procédure d’expulsion locative ont pu être maintenu dans leur logement.
Ce fut tout récemment le cas pour une partie de la famille M. : Depuis 2016, les 3 sœurs vivaient en suroccupation sous le même toit, avec leurs proches : 11 personnes (adultes et enfants) partageaient un T3 situé à Saint-Paul, dans l’ouest de l’île, zone parmi les plus tendues.
« Lorsque l’on a appris que deux des sœurs qui avaient un projet de colocation, étaient relogées dans un appartement tout neuf de 80 m2, à 10 minutes de la plage, je n’y croyais pas moi-même ! C’est vraiment exceptionnel sur cette partie de l’île », précise Alexandrine qui suit la famille depuis septembre 2021.
Les deux futures colocataires, âgées de 26 et 30 ans, avaient quitté Mayotte en 2016 et vivaient sous le toit de leur sœur ainée installée dans un logement insalubre. Electricité hors norme, infiltrations et fuites nombreuses, fenêtres condamnées dans les chambres… C’est en septembre 2021, après que les deux sœurs ont été mises en rapport avec le pôle « Logement d’abord » de la Fondation dans le cadre d’un recours Dalo, que l’insalubrité du logement a été découverte et signalée à l’ARS.
En quelques mois, grâce au soutien de la Fondation, les deux sœurs et la locataire ont non seulement été reconnues prioritaires Dalo toutes les trois, mais le propriétaire a été également sommé d’effectuer des travaux de rénovation du logement.
« À ce jour, les travaux n’ont toujours pas été réalisés et le propriétaire vient de couper l’eau chaude car il essaye de faire pression sur la locataire pour qu’elle reprenne le paiement des loyers… Nous restons présents aux côtés de la famille pour défendre ses droits avec l’ADIL, notamment. Nous avons bon espoir, vu le contexte, de pouvoir bientôt lui proposer, à elle aussi, un logement décent pour elle et ses 8 enfants », ajoute Alexandrine.
« Sans la Fondation, on n’aurait jamais pu trouver cette colocation, c’est la première fois de notre vie que l’on va être chez nous. Nous sommes très heureuses d’avoir signé notre bail, le 5 octobre dernier. La Fondation nous a accompagnées pour toutes les démarches et les papiers et si nous avons un souci, on sait qu’on peut l’appeler.
Nous avons quelques économies pour nous équiper et notre famille à Mayotte va nous aider aussi… Mon premier but maintenant, c’est de trouver un travail, il y a plein de restaurants tout près de notre nouveau logement », précise Zoulfati, la plus âgée des deux colocataires, titulaire d’un bac professionnel et d’un CAP dans la restauration.
« Pour nous, le travail ne s’arrête pas quand la personne signe son bail, on sait qu’il faut parfois accompagner les personnes au-delà du relogement, surtout quand elles ont eu un parcours de rue… Nous essayons de travailler en lien avec tous les acteurs du logement sur l’île, afin d’utiliser au mieux les dispositifs d’aide selon les profils des personnes mal logées ou non logées. Le pôle Logement d’abord est un acteur reconnu dans l’île et souvent interpellé sur les questions d’accès et de maintien dans le logement digne », ajoute Elise, coordinatrice du Pôle.
D’après l’éclairage régional 2021 de la Fondation sur l’Etat du mal-logement à La Réunion, la Fondation estime que 100 000 personnes sont en situation de mal-logement dans l’île.