L'édito du 15 juillet
Chers Amis,
Vous le savez, le 10 juillet a marqué la fin de l’état d'urgence sanitaire et avec lui, la fin du dispositif temporaire de mise à l’abri des personnes sans domicile et la reprise des expulsions locatives.
Quelques jours avant cette date butoir, une circulaire du ministère du Logement précisait que « les places exceptionnelles ouvertes pendant la période hivernale et la crise sanitaire devront être maintenues tant que des solutions alternatives ne seront pas trouvées » ; les remises à la rue sans solution de logement ou d’hébergement ne devraient donc, en théorie, pas avoir lieu.
Pour la Fondation, cette circulaire va dans le bon sens, mais nous sommes particulièrement inquiets car depuis quelques jours, dans certaines villes, des places d’hôtels ont commencé à fermer sans anticipation suffisante pour proposer des alternatives. De même des personnes vivant en squats ou en bidonvilles ont été menacées d’expulsion, alors même que de bonnes décisions avaient été prises pendant la crise sanitaire. Accès à l’eau, accès à la santé, à l’éducation : la puissance publique avait en effet pris des mesures améliorant les conditions de vie et l’inclusion de nombreuses familles en situation très précaire… et il serait inacceptable et contreproductif que ces efforts ne soient pas reconduits dans la durée.
Dans cette circulaire, le ministre du Logement demande également aux Préfets de ne pas expulser les ménages qui ne disposeraient pas de solution de relogement. Si la Fondation se réjouit d’une telle décision, elle craint cependant qu’elle ne soit pas pleinement appliquée sur tout le territoire et que les moyens budgétaires à disposition des Préfets pour indemniser les propriétaires ne soient pas suffisants, conduisant nombre d'entre eux à expulser malgré les consignes ministérielles. C'est pourquoi la Fondation demande à ce que ce fonds d’indemnisation soit rapidement et significativement augmenté.
Par ailleurs, depuis la mi-mars, la Fondation et d’autres associations ont noté une hausse des impayés de loyer : dans le contexte économique tendu que nous connaissons, de nombreux ménages sont contraints à des arbitrages impossibles entre se nourrir, se soigner et payer leur logement. Une part importante d'entre eux risque de se retrouver à court ou moyen termes sans solutions, voire à la rue, et c’est pour éviter une nouvelle catastrophe sociale que la Fondation demande aujourd’hui au Gouvernement la création d’un fonds d’aide au paiement des loyers et charges doté à minima de 200 millions d’euros.
Durant la période estivale, la Fondation restera donc très vigilante au sort qui sera réservé aux plus fragiles, poursuivant également son soutien sur le terrain grâce à son fonds d’urgence, comme vous avez pu le voir dans la vidéo de cette newsletter.
En vous souhaitant un bel été, je tenais ici à vous remercier encore une fois, au nom de la Fondation, pour votre soutien qui nous permet de continuer à agir et interpeller sans relâche et donner ainsi corps aux valeurs essentielles de fraternité et de solidarité.