Vous êtes ici :

« Les débuts ont été vraiment difficiles »

Melles D. et F. ont passé plus de 8 mois à l’hôtel après avoir été expulsées, à l’âge de 23 et 20 ans, suite au décès de leur maman.

« À l’hôtel, les débuts ont été vraiment difficiles. Les cafards, les courants d’air car la chambre est très mal isolée, et puis les coupures d’électricité. Mais on a fini par s’habituer… »

Pour Melle D, l’aînée de 23 ans et sa sœur, 20 ans, ces longues semaines de mises à l’abri dans un hôtel près de Belleville, à Paris, font désormais partie des souvenirs. Un véritable soulagement pour les deux jeunes femmes accompagnées par l’Espace Solidarité Habitat de la Fondation pendant plusieurs années.

« En 2018, nous démarrons l’accompagnement de leur mère, assignée au Tribunal pour des impayés de loyer. On a très vite remarqué que les dettes de loyer étaient dues aux hospitalisations longues de cette mère isolée », précise la chargée de mission qui les a suivies.

Grâce à l’accompagnement de l’ESH, les jeunes filles, après la disparition de leur mère en 2020, ont poursuivi ses démarches et ont repris le paiement des indemnités d’occupation. Après avoir récupéré l’ancienneté de la demande de logement social, elles ont été reconnues prioritaires Dalo en novembre 2020.

« Lorsque Melles D. et F. ont reçu une lettre de remise de clef, c’est-à-dire l’accord du concours de la Force Publique, nous avons sollicité un sursis auprès de la Préfecture de Police afin qu’une solution de relogement puisse être trouvée avant qu’une expulsion intervienne. La propriétaire de son côté voulait récupérer son bien et avait renoncé à la dette locative contractée par la mère.

Compte tenu de la situation, la préfecture a accordé des délais et a permis aux deux jeunes filles de rester dans le logement familial jusqu’en juin dernier. Malheureusement, aucune proposition de relogement n’a été reçue pendant ce délai et une expulsion est intervenue. Comme les deux sœurs sont reconnues prioritaires Dalo, elles bénéficient d’une mise à l’abri à l’hôtel prise en charge par l’Etat, le temps qu’une solution de relogement soit trouvée. », ajoute la chargée de mission.

Melle D a terminé ses études et est aujourd’hui auxiliaire de puériculture. La cadette, boursière, poursuit son cursus pour devenir infirmière. Toutes deux ont pu emménager dans un T3, à Boissy Saint-Léger, il y a un an.

« j'ai signé le bail le 15 février et nous nous sommes installées le 18. C'est une grande fierté pour moi d'avoir enfin pu mettre ma petite soeur à l'abri. On vit enfin comme des gens normaux, avec un chez-nous où on a nos habitudes, où on peut prendre nos repas et travailler en toute tranquillité. Franchement, avant la signature, j'étais toujours en panique et je me disais qu'on n'allait finalement pas être prises. Mais dès que j'ai eu les clés dans la main, je me suis sentie sauvée.
C’était vraiment notre objectif, rester ensemble et pouvoir être logées dignement. C’est grâce à l’ESH, qui a toujours été là pour nous, que nous avons réussi à tenir pendant toutes ces années. Je remercie vraiment toute l’équipe de la Fondation et espère que notre exemple donnera de l’espoir à tous les autres », précise Melle D.