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Les plus pauvres dans la ligne de mire de l’État

Lorsque l’on regarde les grandes lignes du Projet de loi de programmation des finances publiques (LPFP) examiné au Parlement fin 2017, force est de constater que le Gouvernement fait la part belle aux plus aisés et porte atteinte aux plus pauvres.

La transformation de l’impôt sur la fortune ou encore l’instauration d’un prélèvement forfaitaire unique de 30 % sur les revenus du capital ne peuvent que choquer lorsque l’on sait que la France compte 8,9 millions de pauvres et que la classe moyenne est elle aussi de plus en plus fragilisée depuis 2008.

Premier coup porté à la solidarité nationale, la réduction des Aides Personnalisées au Logement (APL) de 5 euros, puis leur gel pour l’année 2018, ce qui représente un vrai manque à gagner pour le locataire d’un logement à très faibles ressources.

Après avoir placé les APL destinées aux plus pauvres et aux plus modestes dans la ligne de mire de l’État, la deuxième salve tirée par le Gouvernement a touché cette fois-ci les bailleurs sociaux, sommés de baisser leurs loyers à hauteur d’une baisse des APL de l’ordre de 1,7 millions d’euros.

Cette compensation fragiliserait dangereusement toute la chaine du logement social car ces mêmes loyers financent à la fois les futurs logements, et les réhabilitations tout aussi nécessaires du parc existant.

Rappelons qu’il faudrait construire 150 000 logements sociaux et très sociaux chaque année en France pour combler le déficit actuel et répondre enfin à la demande des 1,8 millions de ménages en attente d’un logement abordable.

Autre élément de casse sociale : la fin d’une part importante des contrats aidés qui jusqu’alors permettaient à de nombreuses petites associations de maintenir leur activité et de développer des actions de proximité plus que précieuses, par exemple dans les quartiers d’habitat populaire...

Le bilan social de la fin 2017 n’était pas bon et 2018 ne s’annonce pas meilleur. En effet, l’État valide cette année une baisse sensible du budget consacré au logement.

En 2018, malgré quelques promesse, notamment sur la mise en oeuvre du «Logement d’abord», ce sont bel et bien les contours d’une politique inégalitaire qui se dessinent. Il est grand temps de redresser le tir.