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À Lyon, les jeunes touchés de plein fouet par le mal-logement.

Ce jeudi 23 mars, l'Agence régionale Auvergne Rhône-Alpes présente son éclairage régional à Lyon.

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X. a 27 ans, il est né à Lyon. Il rêve de devenir déménageur ou rippeur. Mais pour l'instant, il angoisse à l'idée de se retrouver à nouveau dans la rue le 31 mars prochain, à la fin de la trêve hivernale.

"J'ai une chambre dans la banlieue lyonnaise que m'a trouvée "La Maison de la veille sociale" mais dans moins de 15 jours, je vais devoir retourner à la rue. L'assistante sociale m'a dit qu'il y avait un nouveau préfet et que peut-être la trêve serait prolongée d'un mois ou deux... Mais si ça ne se fait pas ?

Ma mère m'a laissé dehors et est partie vivre ailleurs en novembre dernier. J'ai dormi dans des allées, j'avais rien pour me laver. Evidemment, je ne suis pas allé chez mes amis dans cet état... J'ai fait toutes les démarches au Cllaj, chez Adoma, à la Maison de la veille sociale... je suis allé partout pour trouver un logement et j'attends.

 

À quoi il sert le ministre du logement ?

Tant qu'on n'a pas de logement, qu'on peut pas prendre une douche et dormir pour être présentable, je ne suis pas très motivé pour chercher du boulot. On peut pas travailler quand on est sans logement. C'est d'abord ça qu'il me faut, c'est sûr. J'aimerais bien être rippeur ou déménageur. Pour le moment, je touche juste le RSA."
 

Heureusement que j'ai la chambre, mais franchement, je me demande à quoi il sert le ministre du Logement ! Quand est-ce que tout le monde aura un toit ? Je trouve qu'on parle beaucoup des politiques en ce moment avec l'élection présidentielle, mais ils font quoi concrètement pour nous, pour ceux qui sont à la rue ? Je vois partout des nouvelles routes, des nouveaux magasins... mais des nouveaux logements pour nous, y'en a jamais assez."

Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, la demande provenant des jeunes majeurs (moins de 30 ans) mérite une attention particulière en ce qu’elle représente dans chaque département de la région environ un tiers de la demande globale (urgence et insertion).

Les proportions sont particulièrement alarmantes pour l’urgence puisque, notamment en Isère, les 18-29 ans représentent 37 % des demandeurs.

Les publics les plus touchés et les moins bien servis restent les isolés et parmi eux les jeunes, dont la fréquentation des accueils de jour augmente de manière alarmante.

 

LACHES DANS LA NATURE À 18 ANS

Les 30 Boutiques Solidarités de la Fondation Abbé Pierre sur le territoire national repèrent ainsi de jeunes majeurs lâchés dans la nature à 18 ans qui se retrouvent à la rue dès lors qu’ils n’ont pas une famille qui peut les prendre en charge, n’ayant pas le taux de handicap suffisant pour une reconnaissance MDPH ou de jeunes mineurs étrangers passant à la majorité en attente de régularisation administrative.

14,9% du public accueilli a entre 18 et 25 ans en 2014, alors qu’ils ne représentent que 8,8 % de la population.

Chaque année dans le Rhône, les associations estiment que près de 600 jeunes sont en fin de prise en charge par les services de l’Aide à l’enfance. Seulement 200 d’entre eux ont des pistes d’insertion qui leur ouvrent les portes de l’accès au logement.

En 2014, dans des départements comme l’Isère, le Rhône, l’Ardèche ou la Haute-Savoie, environ 1 demandeur d’hébergement sur 3 est un jeune de 18 à 29 ans.