« Mes amis, au secours… »
En partenariat avec l’INA, la Fondation vous fait revivre le 1er février 1954
Nuit du 30 janvier 1954 : L’hiver a redoublé de violence. Tous les abris, tous les hospices sont pleins, même les commissariats accueillent les sans-abri la nuit, mais il reste des centaines d’hommes et de femmes qui dorment dans la rue.
L’Abbé et ses compagnons reprennent leurs tournées dans Paris pour distribuer couvertures et vivres aux “couche-dehors”. Faute de mieux, on a dressé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève une grande tente militaire prêtée par un marchand de surplus américains. On y a disposé un peu de paille sur le sol. En moins d’une heure, une soixantaine de sans-abri y ont déjà trouvé refuge. L’Abbé a dormi parmi eux.
Dans la nuit du 31 janvier, une femme a été retrouvée morte, boulevard de Sébastopol. On venait de l’expulser.
« J’ai raconté cette histoire horrible : un jour, une vieille femme agonise dans la rue. Mes amis l’emmènent au commissariat pour trouver un peu de chaleur.
Trop tard, elle est morte. Dans ses mains, un avis d’expulsion, elle n’avait pas payé son loyer. Ce n’était plus possible. Un ami, Georges Verpraet,
journaliste parlementaire, lance alors cette idée d’un appel à la radio. »
Au matin, l’abbé Pierre griffonne quelques mots improvisés — « Mes amis, au secours... » — qui seront diffusés au Journal parlé de la RTF et que l’abbé Pierre lira lui-même sur Radio-Luxembourg, créant ce que l’on appellera "l'insurrection de la bonté".