Près de 300 000 personnes sans domicile en France
Selon les estimations de la Fondation, le nombre de personne sans domicile a doublé depuis 2012.
Alors que la dernière enquête officielle de l’Insee datée de 2012 recensait 143 000 personnes sans domicile, la Fondation a travaillé à une estimation actualisée de ce chiffre, à l'occasion de la préparation de prochain rapport annuel sur l’Etat du mal-logement en France.
En reprenant les catégories identifiées par l'Insee, elle a ainsi comptabilisé 185 000 personnes vivant en centres d'hébergement, 100 000 dans des lieux d'accueil pour demandeurs d'asile, 16 000 dans les bidonvilles et 27 000 personnes sans abri (lors du recensement de la population 2016).
De plus, sont également à comptabiliser les personnes sans abri que certaines municipalités tentent de dénombrer en organisant des « Nuits de la solidarité »: 3600 à Paris, 1600 à Montpellier, 1 000 à Rennes.
Un électrochoc
« Ce chiffre de 300 000 doit provoquer un électrochoc. On ne peut pas continuer comme ça dans un pays riche comme le nôtre », a commenté Christophe Robert, Délégué général de la Fondation, dans les colonnes du Journal du Dimanche, le 15 novembre dernier.
Si les personnes sans domicile sont souvent des hommes seuls, avec une forte proportion d'étrangers, comme le mentionnait déjà l'enquête de 2012, la part des femmes et des familles ne cesse d'augmenter.
Alors que la crise fragilise fortement les plus modestes et les plus fragiles, la Fondation demande la mobilisation de tous les acteurs comme ce fut le cas au printemps dernier, où de bonnes mesures avaient été prises pour héberger les personnes en situation de grande exclusion.
Mais il faut aller plus loin pour en finir avec le sans-abrisme et agir durablement pour amortir les conséquences de cette crise de grande ampleur.
C’est pourquoi la Fondation demande plus de moyens et d’ambitions pour une vraie politique du « Logement d’abord », et notamment la construction a minima de 150 000 logements sociaux par an, pour sortir ces centaines de milliers de personnes de la rue et de l’hébergement d’urgence.
Elle demande également depuis plusieurs semaines la mise en place d’un fonds d’indemnisations des loyers et des charges afin d’éviter la bombe à retardement des expulsions locatives dans les prochains mois et les prochaines années
Alors que la Fondation lance aujourd’hui sa campagne d’hiver, elle rappelle ici les mots de son fondateur qui fut le premier, la voix des sans-voix :
« On ne se sauvera pas les uns sans les autres. »