« Solivet », première pension canine solidaire
À Vénissieux, la Fondation soutient la pension canine solidaire et son chantier d’insertion.
3 000 m2 de terrain, 48 box, 5 parcs de détente de 5 m2… ouverte en janvier dernier, la pension canine compte 48 places, dont la moitié sont destinées à accueillir les chiens de personnes en situation de précarité et/ou en errance, avec un tarif solidaire d’un euro/jour.
« Nous sommes partis d’un constat, les personnes en grande difficulté et isolées ont souvent un chien et ce dernier devient un frein pour retrouver un emploi, lorsque l’on est hospitalisé ou même lorsque l’on doit effectuer des déplacements pour des démarches administratives », précise Théo Noguer, vétérinaire et fondateur de « Solivet », association créée en juin 2020.
Au-delà de la pension canine, « Solivet » propose également 3 demi-journées de formation aux structures sociales d’accueil et d’hébergement des personnes en difficulté afin que les chiens puissent être pris en charge sans être considérés comme un poids à l’accompagnement et au suivi des personnes en difficulté.
Besoins de l’animal, règlement intérieur adapté, lien entre le chien et son maître… l’objectif est de mieux accueillir l’animal pour mieux aider la personne.
Toutes les structures qui suivent la formation sont également accompagnées par l’équipe vétérinaire de l’association qui soigne et veille au comportement des chiens gratuitement. Aujourd’hui, « Solivet » compte plus d’une quarantaine de vétérinaires bénévoles à son actif.
Enfin, lorsque les personnes en difficulté accèdent au logement, un accompagnement de l’animal est aussi proposé au maître à des tarifs solidaires afin que le passage de la rue au logement puisse s’effectuer dans les meilleures conditions.
Grâce au financement de la Fondation Abbé Pierre, « Solivet » a également ouvert un chantier d’insertion pour des métiers à vocation animalière en parallèle de la pension canine. Animé par 3 salariés permanents (2 encadrants techniques et un conseiller en insertion), il accueille depuis janvier dernier 6 salariés en CDDI (Contrat à durée déterminée d’insertion) de 6 mois, renouvelable jusqu’à 24 mois.
« Au cours du chantier d’insertion, on cherche à lever tous les freins au retour à l’emploi, notamment le logement, et on travaille sur l’insertion dans sa globalité. La journée est rythmée par le nourrissage, les promenades et les activités canines mais nous développons aussi d’autres ateliers, comme la prospection et l’activité sur nos réseaux sociaux. Je fais régulièrement des entretiens avec chaque jeune et on voit très vite des premiers résultats positifs en termes d’autonomie, de réduction des addictions, de volonté de se réinsérer. Et ce qui est le plus important, c’est qu’eux-mêmes constatent ces progrès », précise Clément Andolfi, le conseiller en insertion.
Valentin est l’un des tous premiers jeunes qui a intégré le chantier d’insertion. « J’ai commencé le 15 janvier dernier, je suis Tourangeau à la base et suis arrivé à Lyon il y a 4-5 ans. J’ai un long parcours de rue derrière moi, j’ai passé 10 ans dehors. J’ai toujours eu des chiens dans ma vie d’avant et aujourd’hui, travailler ici avec eux, c’est 80 % de mon bonheur… Mais il y a aussi le reste, se sentir utile aux autres, les aider à garder leur animal et à le soigner, je sais ce que cela représente. Cela aussi fait partie de mon bonheur d’aider à mon tour des gens qui sont dans la galère que j’ai connue. Ici, je me recentre sur moi-même et sur l’essentiel », précise le jeune homme de 24 ans qui rêve de devenir travailleur pair.