« Mon bailleur social n’a pas le budget pour faire les travaux juste pour moi »
Michel, éducateur retraité, vit avec sa compagne et sa fille de 15 ans dans un logement social du 3e arrondissement de Lyon depuis 2 ans.
Je mets mon chauffage à 60° pour un ressenti à 19°.
« L’augmentation des charges de mon immeuble et de l’Indice de Référence de Loyer (IRL) ont entrainé une augmentation de mon loyer. En plus de cette augmentation, j’ai des factures de gaz très importantes, car mon appartement est très mal isolé. Il fait toujours froid et humide. Et puis on est au rez-de-chaussée, avec les caves en dessous, le froid remonte. Je suis donc obligé de mettre mon chauffage très fort pour avoir chaud, je paye plus de 200€ par mois. Le second problème, c’est l’aération. Les ventilations produisent des poussières noires qui nous font tousser donc on a bouché les trous de l’aération. »
En dette de loyer, Michel explique que son logement concentre de nombreux problèmes liés à sa mauvaise isolation et aération : « Je ne suis pas en colère contre mon bailleur, il n’a pas le budget pour faire les travaux, je comprends. Tout ce que je demande moi, c’est d’être relogé. De pouvoir vivre dans un appartement qui ne nous rend pas malades. Quand je suis arrivé, le bailleur venait de refaire les peintures, donc l’appartement paraissait bien. Une semaine après, on commençait déjà à avoir de la moisissure sur les murs et la peinture qui se décollait à cause de l’humidité. Le bailleur fait les petits travaux, mais il n’a pas le budget pour régler les gros problèmes d’aération et d’isolation. Il faudrait refaire tout l’appartement.
On va chez le médecin tous les mois.
Le problème de cet appartement, c’est qu’on ne vit pas. On est malade toute l’année. Avec tous nos problèmes de santé, on n’a pas la force de bouger. On a toujours des médicaments à prendre. Mon médecin m’a dit que la poussière noire pouvait être porteuse de champignons. C’est pour ça qu’on tousse et qu’on produit du crachat noir. Heureusement que ma fille va à l’école pour oublier un peu le quotidien. Moi, je reste là toute la journée, je suis déprimé. Je connais les démarches et mes droits, mais quand on est concerné par le problème, on n’a plus le courage. Il faut pousser des portes, ne pas se décourager. Mais quand on rencontre un problème, c’est difficile de trouver la motivation et de savoir vers qui se diriger. Heureusement, la mairie m’a conseillé d’aller voir une association qui m’a aidé dans mon relogement.
La mairie a reconnu mon appartement inadéquat à l’habitation.
Cette association m’a aussi aidé à faire les démarches pour que le service hygiène de la ville vienne visiter mon appartement. Ils ont fini par venir il y a un an. Mon logement est reconnu indécent depuis cette visite. Mais j’ai dû attendre un an pour avoir une proposition d’un nouveau logement par la préfecture. J’ai reçu un courrier pour me proposer un T3 à Lyon, dans le 7e arrondissement. L’appartement appartient à un autre bailleur social. J’ai déposé mon dossier et j’aurai une réponse dans les prochains jours. C’est un nouveau départ.
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