Pour la Fondation, le décret de régulation des loyers va dans le bon sens
Afin de prévenir les dérives en matière de coût des loyers, le Gouvernement a décidé de leur encadrement dans une quarantaine d'agglomérations.
Il répond ainsi à la proposition émanant notamment de la Fondation Abbé Pierre publiée dans son Contrat social pour une nouvelle politique du Logement que l'actuel président de la République a signé le 1er février dernier.
Cette proposition provenait d'un constat évident, validé par l'expérience : le marché du logement ne s'autorégule pas, contrairement aux discours de certains, et il convient à la puissance publique de mettre en place les outils nécessaires à un maintien du coût du loyer dans des proportions justes et acceptables pour les ménages.
Car la dérive observée ces dernières années ne pouvait être laissée en l'état, sauf à accepter ce qu'elle génère : davantage d'exclusions, un nombre de plus en plus nombreux de procédures d'expulsions locatives et toujours plus de difficultés pour accéder au logement.
La mesure ainsi prise — qui n'encadre que les hausses et ne constitue pas un blocage des loyers — est d'abord un signe positif et la réponse à une urgence. Mais une deuxième étape est indispensable qui devra permettre un meilleur encadrement, voire des baisses là où les dérives sont manifestes, sur la base d'une connaissance fine des loyers quartier par quartier, dans le cadre d'une future loi.
Cette mesure et ses suites devront valoir tant que l'équilibre entre offre et demande ne sera pas reconstitué. Ce qui implique d'atteindre rapidement des objectifs pluriannuels de construction de l'ordre de 500 000 logements par an, dont 150 000 vraiment sociaux. Des objectifs que vient de rappeler le Premier ministre, et qui restent à mettre en oeuvre. La Fondation Abbé Pierre restera donc vigilante, tout en se félicitant de la prise de conscience de la gravité de la crise et des premiers signes qu'elle voit aujourd'hui s'opérer...