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Expulsion illégale et discriminatoire à Villeron : La Fondation Abbé Pierre et le CNDH Romeurope portent plainte

La Fondation Abbé Pierre et le Collectif national droits de l’homme Romeurope ont saisi ce jour le Procureur de la République du Tribunal judiciaire de Pontoise d’une plainte contre X suite à l’expulsion d’un bidonville habité par des personnes se définissant comme Roms roumaines, en dehors de tout cadre légal, le 5 février 2023 à Villeron, dans le Val d’Oise.

Après avoir été la cible durant plusieurs semaines de discours discriminatoires, les familles ont reçu l’ultimatum de quitter le bois leur servant d’abri par environ deux cents personnes massées à l’entrée du bidonville. La manifestation était encadrée par une quarantaine de gendarmes. Le maire de la commune, Dominique Kudla, était présent aux côtés de ses administrés. 

Les familles ont été la cible de jets de pierres et de bouteilles en verre, de pétards et de slogans antitsiganes. Une dizaine de manifestants sont entrés dans le bidonville en contournant les forces de l’ordre. Apeurées, les familles ont pris la fuite, abandonnant l’ensemble de leurs effets personnels. Après leur départ, les manifestants ont détruit à mains nues les abris de fortune des familles avant que la municipalité ne fasse intervenir une pelleteuse et un camion benne de vingt-cinq mètres cubes pour raser le tout.

Ces agissements sont inadmissibles et honteux. Ils sont aussi sanctionnables pénalement pour :

  • Violation de domicile et discrimination (y compris par une personne dépositaire de l’autorité publique),
  • Expulsion forcée illégale, 
  • Violences volontaires, 
  • Destructions, dégradations et détériorations de biens à caractère discriminatoire.

 

La plainte déposée par la Fondation Abbé Pierre et le CNDH Romeurope, représentés par Maître Emmanuel Daoud du Cabinet Vigo, poursuit plusieurs objectifs :

  • Dénoncer ce type de comportements extrêmement violents par lesquels des individus, encouragés par un édile local, agissent en toute illégalité ;
  • Soutenir les victimes et suivre l’enquête jusqu’à son terme ;
  • Demander à ce que tous les chefs d’inculpation concernés soient étudiés en élargissant le champ des infractions commises, notamment à celles liées au (mal)logement (violation de domicile, expulsion illégale) et à la discrimination.

 

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