« Nous recevons beaucoup ! »
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Donateurs et bénévoles depuis de nombreuses années, ils témoignent :
Ce ne sont pas les kilomètres qui font peur à Michèle et à Patrick, d’ailleurs ce couple normand à la retraite a élu domicile près d’une gare. « C’est par la Confédération syndicale des familles, soutenue par la Fondation, que j’ai pu participer à la première édition du festival « C’est pas du Luxe ! », en 2011.
Lorsqu’on m’a parlé du projet, j’ai tout de suite été intéressée. Il y a un foisonnement de partenaires, de structures et au milieu de tout cela, il y a l’Art partagé par tous. Nous avons énormément de chance de participer à un tel événement ! Nous sentons vraiment qu’il se passe quelque chose, dans un esprit de solidarité, de joie et de générosité. C’est très enrichissant. »
Michèle n’a pas eu de mal à convaincre son mari de se joindre à elle dès la deuxième édition. Cette année, bien sûr, ils étaient de la partie à Avignon, à disposition du public à l’accueil, au cœur de l’événement... à respectivement 71 et 72 ans, l’une et l’autre se sont déjà inscrits pour 2020.
« Nous sommes informés de tout ce qui concerne le projet. Nous téléphonons aussi de temps en temps à l’équipe de la Fondation pour avoir des nouvelles et donner notre avis. Ces liens, cette continuité, cette confiance sont très importants aussi. »
Des liens, Michèle et Patrick sont toujours prêts à en tisser, comme avec la Pension de famille de Céret qu’ils ont découverte il y a quelques années. « Nous étions en cure pas loin et nous sommes allés à leur rencontre ». Aujourd’hui, quand ils sont de passage, Michèle propose des ateliers d’écriture et de théâtre et Patrick initie les résidants au ping-pong. Une expérience de plus qui nourrit ce couple généreux.
« Je suis né en 46 »
Quand on lui parle de l’hiver 54 et de l’Appel de l’Abbé Pierre, Patrick n’a pas de mal à faire ressurgir ses souvenirs. « Je me souviens très bien être allé déposer des couvertures à la mairie avec mes parents. Nous habitions en banlieue parisienne, et tout près de chez nous, à Gennevilliers, il y avait des bidonvilles. Mon père était dentiste et je sentais bien que nous étions privilégiés par rapport à ceux qui vivaient dans la pauvreté près de nous. L'injustice sociale m'interpellait déjà à cet âge-là.
Mon père était donateur pour une autre association caritative et après sa disparition, en 1984, j’ai pris la suite. Et puis, j'ai de nouveau entendu parler de la Fondation Abbé Pierre et de son combat contre le mal-logement. Je n’ai pas hésité.
Avec mon épouse, nous sommes devenus donateurs réguliers à la Fondation, avec un prélèvement mensuel, depuis une dizaine d'années. Cela nous semble normal de faire quelque chose à notre niveau. Nous bénéficions d'une retraite et d’autres n’ont rien. Si nous pouvons faire changer les choses, réduire le nombre d’exclus, au moins un peu, comme dans la légende du colibri, tant mieux ! »